[Appel à texte 2024] « Suivre de mauvais modèles peut détruire des vies », avertit Boiré Salimou

Article modifié le 16 octobre 2024 à 08:16

Boiré Salimou est l’un des auteurs sélectionnés lors de notre appel à textes pour l’année 2024. À travers cette interview, il partage avec nous son parcours d’écriture, ses réflexions sur les réseaux sociaux, ainsi que ses conseils pour les jeunes auteurs. Découvrez un témoignage inspirant qui met en lumière les défis et les opportunités liés à l’utilisation des réseaux sociaux.

PE : Boiré Salimou, qu’est-ce qui t’a poussé à participer à l’appel à texte ?

BS : J’ai participé à l’appel à texte car j’ai voulu évaluer la qualité de ma plume en entrant en compétition avec d’autres candidats.

PE : Quel message voulais-tu transmettre à travers ta nouvelle ?

BS : À travers ma nouvelle, j’interpelle la jeunesse à être très vigilante quant à l’usage des réseaux sociaux. Aujourd’hui, nous sommes à l’ère du numérique et les réseaux sociaux font partie intégrante de notre quotidien, ce qui les rend difficiles à éviter. Bien qu’ils nous informent, forment et enseignent, ils représentent également un véritable danger pour la société, et plus particulièrement pour la jeunesse, qui incarne l’avenir du pays. Si la jeunesse est en danger, le pays l’est aussi. Le danger des réseaux sociaux réside dans leur mauvaise utilisation, ce qui entraîne des conséquences telles que l’endurcissement des consciences, la promotion de la facilité et la création d’une génération sans avenir…

PE : Y a-t-il un événement spécifique ou une expérience personnelle qui a influencé ton écriture ?

BS : Ce qui a influencé mon écriture, c’est le constat que la jeunesse, accro aux réseaux sociaux, se désintéresse de ce qui est vraiment utile pour sa vie. Cela m’inquiète beaucoup. En effet, les jeunes consacrent leur temps à regarder des contenus inutiles qui endurcissent leur esprit, plutôt que de chercher à se former, s’informer et se développer personnellement. Si rien n’est fait, cette jeunesse n’aura pas d’avenir.

PE : Peux-tu décrire ton processus d’écriture ? Par où as-tu commencé?

BS : Pour écrire cette nouvelle, j’ai d’abord misé sur une fin qui serait non seulement palpitante, mais qui délivrerait aussi une grande leçon à la jeunesse. Par la suite, une fois la fin trouvée et convaincu de ce choix, j’ai imaginé les personnages et les différents lieux pour introduire mon histoire. Enfin, après avoir franchi ces étapes, j’ai donné vie aux événements pour aboutir à la fin que j’avais choisie dès le départ.

PE : As-tu rencontré des difficultés lors de l’écriture de ta nouvelle ? Si oui, comment les as-tu surmontées ?

BS : Lors de l’écriture de ma nouvelle, j’ai rencontré deux grandes difficultés : la première concernait le choix du titre, et la seconde, l’agencement des idées. Pour le titre, je voulais en trouver un captivant qui interpellerait tout passant. Cela n’a pas été facile. Après une longue réflexion, j’ai finalement opté pour « TikTok m’a rendue toc-toc », un titre que j’ai choisi parmi plusieurs autres. Quant à l’agencement des idées, j’ai formulé, supprimé et reformulé plusieurs fois afin de créer une histoire claire et compréhensible. Finalement, j’ai surmonté ces difficultés grâce à mon amour pour l’écriture et à ma persévérance.

PE : Qu’est-ce qui t’a aidé à rester motivé tout au long de l’écriture pour finaliser ton texte et l’envoyer à Paraclet Éditions ?

BS : À cette question, je répondrai que c’est par la volonté d’évaluer la qualité de ma plume. En effet, j’ai voulu me prouver que j’avais la capacité de me démarquer à travers mon écriture et de démontrer que j’étais un bon écrivain.

PE : Comment vois-tu l’impact des réseaux sociaux sur la jeunesse d’aujourd’hui ?

BS : Pour moi, l’impact des réseaux sociaux sur la jeunesse est à la fois positif et négatif. Ils permettent aux jeunes de rester constamment informés et d’accéder plus facilement aux informations. Cependant, ils favorisent aussi une jeunesse paresseuse, avec une conscience endormie, qui prend pour modèles des personnes sans avenir.

PE : Selon toi, quel est le rôle des réseaux sociaux dans la société actuelle ?

BS : Pour moi, les réseaux sociaux jouent un rôle central dans la société actuelle. Ils sont en effet omniprésents dans le quotidien des jeunes, des plus âgés, et même des entreprises qui, sans eux, auraient du mal à survivre.

PE : Penses-tu que les réseaux sociaux peuvent être utilisés de manière plus responsable ? Si oui, comment ?

BS : Je pense que les réseaux sociaux peuvent être utilisés de manière plus responsable. Pour y parvenir, la jeunesse, qui est la cible principale, doit prendre conscience des dangers auxquels elle fait face en utilisant inconsciemment ces plateformes. À cette fin, elle doit être à la fois sensibilisée et surveillée. En ce qui concerne la sensibilisation, il devrait y avoir un programme scolaire, allant du primaire jusqu’au lycée, qui présente les dangers liés à une mauvaise utilisation de ces plateformes ainsi que les nombreux avantages qu’elles offrent. De plus, le gouvernement doit mettre en place un système pour surveiller constamment les contenus que suivent les jeunes. J’ajoute également le rôle des parents, qui doivent installer un code de surveillance parentale sur les appareils de leurs enfants. Ce code leur permettra de suivre ce que font leurs enfants sur leurs appareils. Ainsi, conscients de la surveillance de leurs parents et du gouvernement, les enfants passeront plus de temps à consulter des contenus instructifs et à faire des recherches enrichissantes.

PE : Quelle a été ta réaction en apprenant que ton texte avait été sélectionné ?

BS : En apprenant que mon texte avait été sélectionné, j’étais non seulement ébloui de joie, mais aussi très fier de moi. Je me sentais écrivain et capable d’impressionner à travers ma plume.

PE : Que penses-tu avoir appris à travers cette expérience, à la fois en tant qu’auteur.e et en tant que jeune utilisateur de réseaux sociaux ?

BS : À travers cette expérience, j’ai appris que je dois toujours utiliser les réseaux sociaux à bon escient afin de mieux m’informer et me former pour réussir dans la vie.

PE : Si tu devais donner un conseil à d’autres jeunes auteurs qui souhaitent sensibiliser à des questions importantes à travers l’écriture, quel serait-il ?

BS : À ces jeunes, je recommanderais d’abord de mener des recherches approfondies sur les questions qu’ils souhaitent aborder afin d’en avoir une meilleure compréhension. Ensuite, je leur conseillerais d’utiliser une plume de qualité pour captiver le public.

PE : Si tu devais écrire sur un autre sujet de société, lequel choisirais-tu et pourquoi ?

BS : Si je devais écrire sur un autre sujet de société, je choisirais l’immigration. Mon choix n’est pas fortuit. En effet, ces dernières années, partir en Europe est devenu le rêve ultime de nombreux jeunes Africains. Pour réaliser ce rêve, certains abandonnent leurs études, quittent leurs métiers, volent l’argent de leurs proches… Et dans leur quête de ce paradis terrestre, ils sont confrontés à de nombreuses réalités. Certains y perdent la vie, tandis que d’autres, même arrivés en Europe, ne s’en sortent pas. Ils deviennent des sans-abri, des misérables, des affamés…

Cette fuite de jeunes vers l’Europe prive l’Afrique de ses talents et freine son développement. En écrivant sur ce sujet, je sensibiliserais mes frères et sœurs à rester ici, car l’Afrique est, de loin, le plus grand continent au monde, mais aussi le plus riche. L’exploitation de ses richesses ne peut se faire sans la participation de ses filles et fils.

PE : Y a-t-il quelque chose que tu aimerais ajouter sur ton expérience, ou un message que tu aimerais faire passer à travers cette interview ?

BS : À travers cette interview, j’aimerais dire à la jeunesse que les efforts et une prise de conscience éclairée précèdent la réussite. Dans cette société où les réseaux sociaux occupent une place prépondérante, il est essentiel de les utiliser à bon escient pour atteindre le succès. Comme j’ai l’habitude de le dire : plus l’ambition est grande, plus la réussite est prometteuse.

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