Interview avec Gildas Konan, auteur de « Un Tour de la Côte d’Ivoire en Acrostiche »
Gildas Konan, auteur de Un Tour de la Côte d'Ivoire en Acrostiche, nous parle de son inspiration, de son processus créatif, et de ses réflexions sur l'écriture poétique.
Nous avons le plaisir de rencontrer Gildas Konan, auteur de Un Tour de la Côte d’Ivoire en Acrostiche, son premier ouvrage. Ce livre exceptionnel nous fait découvrir la richesse et la diversité des villes ivoiriennes à travers des poèmes acrostiches. Dans cette interview, Gildas nous parle de son inspiration, de son processus créatif, et de ses réflexions sur l’écriture poétique.
PE : Qu’est-ce qui vous a inspiré l’écriture d’un livre d’acrostiches sur les villes de la Côte d’Ivoire ?
Ce recueil d’acrostiches est né de la volonté de rendre un hommage aux Parents tombés sous les balles des colons en janvier 1950 après l’arrestation de Monsieur KONE SAMBA AMBROISE, Chef de la section PDCI-RDA de Dimbokro qui avait déclenché un boycott sur l’achat des produits textiles. Nous avons 13 personnes tuées à la suite de ces événements malheureux honorées à travers une stèle qui leur est dédiée au Cimetière des Martyrs de Dimbokro.
PE : Pouvez-vous nous décrire votre processus créatif pour écrire des acrostiches ? Avez-vous des techniques ou des rituels particuliers ?
Le choix d’une localité fait, je recherche des contacts ou personnes-ressources qui peuvent me dire des choses sur l’histoire de la ville, les événements majeurs, le fondateur de la ville, son origine, ses héritiers, les activités économiques dominantes …
Pour vérification, j’explore internet. Les pages Wikipédia, rezoivoire.net en grande partie ou d’autres sites, blogs me donnent des éléments. Mes « courses » achevées, j’essaie de confectionner une sauce, une musique avec cet ensemble. Voici brièvement décrit mon processus créatif.
PE : Comment avez-vous choisi les villes à inclure dans votre livre et qu’est-ce qui les rend spéciales pour vous ?
En dehors de Dimbokro, je peux dire que le choix des villes s’est essentiellement effectué à partir de la qualité des informations glanées çà et là. Il y a des villes pour lesquelles nous n’avons pu obtenir des éléments de connaissance disponibles dans notre environnement et sur internet. Nous avons ainsi abandonné certaines villes au profit de celles pour lesquelles nous avons suffisamment d’informations pour proposer un acrostiche.
A nos yeux, toutes les villes sont spéciales et chères à notre cœur. Nous entendons continuer cette aventure.
Nous poursuivons nos recherches et préparons un second tome pour les villes qui n’ont pas encore été traitées.
PE : Quel acrostiche de votre livre est votre préféré et pourquoi ?
Sans hésiter l’acrostiche sur Dimbokro, c’est l’acrostiche fondateur. Cela a été un vrai défi. Comment parler des événements malheureux de 1950, du N’ZI, de notre soleil sahélien, du pont ferroviaire, rendre hommage aux illustres personnalités, aux parents et amis en un seul texte ?
PE : Pouvez-vous nous parler de vos recherches sur les villes de la Côte d’Ivoire pour écrire ces acrostiches ?
Avec la sortie de cet ouvrage, je retiens que mes recherches ont été fructueuses. Elles m’ont permis de recueillir des informations suffisantes pour achever ce projet. J’espère que l’existence de ce livre encouragera nos Maires à faire davantage d’efforts en vue de proposer des pages Wikipédia de nos Communes plus fournies ou des éléments d’informations numériques utiles sur leur histoire destinés aux internautes.
PE : Il y a-t-il des poètes ou des écrivains qui vous ont influencé dans votre approche de l’écriture d’acrostiches ?
Il y a deux poètes chers à mon cœur Messieurs AIME CESAIRE et CHARLES BAUDELAIRE. Je les ai découverts en classe de terminale en 1996 je crois. J’ai leurs ouvrages avec moi jusqu’à ce jour « La tragédie du Roi Christophe » et « Les fleurs du mal ». Le premier m’a ébloui avec la puissance de ses mots sur ce que doit être pour tout Noir la volonté de puissance, une motivation surhumaine afin de surmonter sa condition particulière victime pendant plusieurs siècles d’esclavage, de la traite négrière, de la colonisation et encore de traite à nos jours.
Le second m’a donné l’amour des textes courts, des rimes riches, des sonorités harmonieuses dans l’écriture poétique.
PE : Quels défis avez-vous rencontrés lors de la rédaction de ce premier ouvrage et comment les avez-vous surmontés ?
Le principal défi a été d’affiner l’écriture poétique, améliorer les tournures, les formules. Pour le surmonter, j’ai eu la grâce de bénéficier du concours des Docteurs DJANDUE Bi Drombé et YAPI Michel.
PE : Quels conseils donneriez-vous aux auteurs débutants, en particulier ceux qui souhaitent explorer des formes poétiques comme les acrostiches ?
Je les encourage à s’intéresser à toutes formes de lecture et d’écriture. S’ils préfèrent les poésies, je pense que des références comme Bernard Dadié, Césaire, Baudelaire, Hugo doivent être explorées et maîtrisées. En définitive, « Qui veut faire quelque chose trouve un moyen. Qui ne veut rien faire trouve une excuse. » Proverbe ARABE.
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